L’éthique dans la photographie naturaliste
La plupart d’entre nous aimons être dans la nature pour y trouver de l’inspiration, pratiquer un sport ou tout simplement pour notre bien-être mental. Le grand air, la beauté des paysages et les rencontres fortuites avec des animaux nous permettent de nous retrouver et de souffler un peu. En tant que photographe naturaliste, je préfère nettement passer mon temps à l’extérieur que devant mon ordinateur. Cependant, lorsque je suis sur le terrain, je suis consciente d’être dans un monde qui ne m’appartient pas. Ici vivent des plantes et des animaux alors que je ne suis qu’un visiteur et il est clair que chacun de nos passages dérange des écosystèmes, des bulles de vie.
C’est pourquoi, je m’efforce de réduire mon impact sur l’environnement en appliquant des principes d’éthique dans mon métier de photographe, même si c’est parfois au détriment du résultat final de mes expéditions : ce qui est primordial pour moi n’est pas d’obtenir la photo du siècle mais bien de respecter la nature. La patience et la persévérance deviennent alors des facteurs clefs pour obtenir des photos intéressantes, notamment du comportement des animaux sauvages dans leur milieu naturel.
Lorsque j’ai eu le privilège de photographier une wapiti en train d’allaiter trois petits, c’est elle qui a établi la distance entre nous et qui a déterminé la durée de la rencontre. Lorsqu’elle est repartie tranquillement dans la forêt, j’aurai pu la suivre dans un but personnel, celui d’obtenir plus de photographies, mais j’ai pensé au stress que ça leur causerait. Mon attitude calme et respectueuse envers la faune me permet de vivre des moments intimes comme celui-ci où chacun s’observe, s’évalue avant de poursuivre ses activités. Seules la patience et la détermination donnent d’excellents résultats, en plus de la satisfaction de respecter la nature.